A l’approche grandissante de l’automne, je propose à votre lecture un article sur les fruits. Sous nos latitudes européennes, les fruits sont des aliments d’été et d’automne.
Heureusement pour notre digestion ! Nous allons voir pourquoi.
Il y a plusieurs sortes de fruits.
D’un point de vue nutritionnel, on peut distinguer les fruits aqueux et les autres fruits. Les autres fruits sont oléagineux, (constitués surtout de matières grasses) et farineux (constitués surtout d’hydrates de carbone).
Mise à part quelques fruits (comme la datte, la figue, l’olive, l’avocat), les oléagineux et les farineux sont souvent des fruits graines : noisettes, amandes, faînes de hêtre, noix, chataignes, pignons de pin…
Revenons aux fruits aqueux qui sont l’objet de cet article.
Ils sont constitués majoritairement d’eau (80 à 90%), de fibres cellulosiques et de pectines, de minéraux, vitamines, polyphénols anti-oxydants, de sucres simples (saccharose, fructose, glucose) et d’acides organiques et d’esters. Ce sont les esters et les acides organiques de fruits qui donnent la saveur et l’odeur des fruits.
Les fruits aqueux sont sujets de nombreuses controverses concernant leur digestibilité et leur acidité.
1°) la digestibilité des fruits
En mûrissant, les fruits se ramollissent et se chargent en sucres simples facilement assimilables.
Si l’absorption intestinale des sucres ne se fait pas de manière satisfaisante dans l’intestin grêle (par déficit enzymatique constitutif en saccharidase, déficit en cofacteurs tels que la vitamine B1…), les sucres sont conduits dans le colon droit et sont anormalement fermentés par les bactéries de fermentation. Cela génère des ballonnements et des diarrhées. A la longue, une dysbiose peut s’installer avec un déséquilibre de la flore de fermentation et de la flore de putréfaction.
Les fruits contiennent aussi des polysaccharides de type cellulose et pectines.
Si la flore intestinale de fermentation est déficiente, la décomposition de ces fibres se passe mal et peut générer aussi des ballonnements.
En cas de faiblesses digestives, il est conseillé de soutenir le travail du tube digestif et de modérer la consommation de sucres et de fruits.
2°) l’acidité des fruits
Tous les fruits contiennent des acides comme l’acide malique, l’acide citrique, l’acide tartrique, l’acide lactique, l’acide succinique…
Les acides de fruits sont très bénéfiques pour la peau : ils sont avantageusement utilisés en cosmétiques.
Dans le corps, ils entrent dans la chaîne métabolique d’oxydation. Cette chaîne est plus ou moins efficiente selon notre constitution et selon la saison.
C’est la raison pour laquelle selon les circonstances, un fruit aqueux peut être soit basifiant, soit acidifiant.
Un tempérament chaud (type sanguin ou bilieux) métabolisera facilement les acides. Pour lui, les fruits aqueux sont basifiants.
Un tempérament froid (type flegmatique ou nerveux) n’a pas le même métabolisme : il neutralise les acides en formant des sels d’acides avec ses propres minéraux. S’il mange trop de fruits, il risque de se déminéraliser avec le syndrome acide du frugivore. Pour lui, les fruits aqueux sont acidifiants.
Un tempérament froid tolérera mieux des fruits cuits, réchauffés par la cuisson. Les fruits secs qui ont maturé, sont aussi de nature plus chaude : ils sont meilleurs pour un tempérament nerveux.
En saison chaude estivale, pendant laquelle murissent les fruits, notre capacité d’oxydation est plus grande qu’en saison froide. C’est la saison la plus propice pour manger des fruits aqueux, surtout pour un tempérament froid.
Pour conclure,
La chimie du fruit reste complexe. Selon leur nature, leur mûrissement, leur transformation, les fruits sont plus ou moins compatibles avec notre métabolisme et notre digestion.
C’est une raison supplémentaire de suivre avec foi, les conseils avisés de sainte Hildegarde sur les fruits d’usage et les fruits anciens oubliés…